Photo: Daniel Castets - REGARDS DU SPORT - « parade-riposte à gauche »
La médaille d’or olympique Benjamin KLEIBRINK face à la médaille d’argent olympique Yuki OTA

Au sommaire:
- Le Canon 1D Mark IV est-il meilleur que le 1D Mark III ?
- Colloque Louis Lumière sur « Les nouvelles perspectives pour les photographes professionnels »
.


Canon 1D Mark IV et 2-200mm, le couple d’enfer ?
- Salut Daniel, il parait que tu vas parler du 1D Mark IV prochainement ?
- Oui, c’est prévu pour La Grenouille de Mai.
- Et alors ?
- Et alors ? c’est tout bon.
- Bon, je confirme ma commande à Jean Christophe.
Tel quel, il se reconnaîtra.
Je me suis remis immédiatement sur le chantier car Mai, c’est dans quatre jours. J’ai tous les éléments, encore faut-il les mettre « noir sur blanc ».

Canon m’a prêté le 2-200 et Objectif Bastille m’a prêté le Mark IV pour faire une compétition Internationale de fleuret.
Ce couple boîtier-objectif étant la configuration idéale pour travailler en indoor sur un sport rapide. Un champion olympique ça bouge vite même si les déplacements sont uniquement latéraux, la piste ne faisant qu’un mètre de large.
Donc, pour ce cas précis les 3200 ISO sont indispensables pour obtenir le 1/1000 sec à pleine ouverture, c’est à dire à 2. Le tout sur un monopode avec le stabilisateur désactivé.
J’ai laissé les réglages de l’AF (CFn III) par défaut tout en me limitant à un seul collimateur et en désactivant les collimateurs assistants. J’ai sélectionné le collimateur à l’extrême droite pour faire le suivi sur un seul escrimeur.
J’étais situé à 40 m de la piste (environ) ce qui me permettait d’avoir les 2 escrimeurs dans 90% des cas.
Et bien entendu, je n’ai fait que du RAW.
La première chose qui surprend c’est la réactivité du couple à savoir l’impression d’instantanéité du matériel à chaque pression du doigt pour faire la mise au point. C’est une sensation nouvelle comparée au couple Mark III et 2,8-300 que j’utilise habituellement.
Je ne sais si ce progrès est dû au Mark IV ou au 200 mm, ou peut-être aux deux.
La deuxième sensation est que « ça colle », c’est-à-dire qu’il n’y a pas de pompage.
La troisième impression c’est la rapidité de l’AF pour changer de cible et cela aussi sans pompage.
Bien entendu j’ai fait, avant toute chose, des tests pour voir si le point était bien au point.
J’ai fait cela selon ma méthode que vous connaissez et tout était à zéro que ce soit le 200 mm prêté ou mon 300 mm. (Fonction CFn III-7).
Les impressions, c’est bien, les résultats , c’est mieux.

Les résultats de l’Auto-Focus en AI Servo:
Le ne vous parlerai pas de l’AF en One Shot, il est excellent même quand « il n’y a pas de lumière ». C’est du 100%.
C’est L’AI-Servo qui intéresse tout le monde. Donc le suivi permanent d’une cible en mouvement.
J’ai fait 1600 photos soit 6 combats de 270 photos (moyenne).
Je vous entends d’ici: « il est fou ».
C’est ce que je pensais des photographes japonais qui mitraillaient comme des malades le patinage artistique et cela même sur des mouvements lents. Si je pense toujours que hormis sur les sauts, envoyer une rafale de cinq est inutile, il n’en est pas de même au fleuret.
Aux JO de Sydney, Jacques LANGEVIN (alors photographe Sygma pour Corbis) avait fait une superbe photo d’un escrimeur qui portait une attaque. Le fleuret et le corps ne faisant qu’une flèche horizontale à 1,5 mètre du sol. Impressionnant. Je me souviens lui avoir dit « 
celle là, c’est la photo des JO ».
De retour à la maison, j’ai montré cette photo à mon copain Luc, aujourd’hui sélectionneur de l’équipe de France féminine de fleuret. « 
Ce n’est pas de l’escrime, c’est du spectacle. Il n’a plus ses appuis, il n’a pas touché donc il sera touché par une parade riposte. » s’est-il exclamé.
J’en suis resté sans voix.

Tout cela pour dire que lorsqu’on croit avoir fait une « belle plaque », il n’est pas exclu d’avoir une fait belle m.... Tout dépend de qui regarde. Ma fantastique photo est passée par « Pomme-effacement ».
Tout cela pour en venir au fait que si la rafale de 5 se justifie, c’est bien au fleuret.
Photographier une belle attaque de l’escrimeur de droite est « facile » et une photo suffit à condition de combattre avec lui, d’être en osmose avec lui, d’être hyper-concentré sur lui pour être synchrone et « appuyer avec lui » .La pointe du fleuret et le déclencheur ne doivent faire qu’un. Cela veut dire qu’on ne peut suivre l’escrimeur de gauche. La seule solution pour photographier la parade-riposte est de déclencher sur l’attaque, car c’est elle qui provoque la parade-riposte. Cette parade-riposte qui occasionne de beaux gestes ne peut être anticipée justement parce qu’elle est déclenchée par l’attaque. Il faut donc déclencher sur l’attaque et rester appuyé, d’où l’intérêt de la rafale de 4 ou 5. Attaque et parade-riposte se font en moins d’une 1/2 seconde.
Voilà pourquoi chaque combat nécessite 8 pellicules de 36 poses.
;-))



Photo: Daniel Castets - REGARDS DU SPORT - «attaque à droite»

Donc 1600 photos au Mark IV vissé sur 2-200.
De ces 1600 photos, j’ai obtenu 1400 photos nettes. Parfaitement nettes, soit 87 %.
Sur les 200 floues, 150 sont de ma faute car le collimateur était sur les pub, 5 m derrière les escrimeurs.
Peut être aurais-je dû activer les collimateurs assistants (CFnIII-8 sur 1 ou 2) et diminuer la sensibilité de l’AF (CFnIII-2 à -1 ou -2).
Les 50 floues restantes sont inexpliquées, donc dues au matériel.
Donc un excellent résultat, sachant que de ces 1400 photos nettes pour 6 combats,
j’en déposerai une soixantaine à l’Agence REGARDS DU SPORT et j’en exposerai 15 .
Donc 1340 photos nettes partiront à la poubelle.

Vous vous souvenez peut-être que je vous avais dit que le Canon 7D était meilleur en AF que le Mark III. Mark III, avec lequel je continue toujours à travailler et qui me donne satisfaction.
L’AF du Mark IV est il meilleur que celui du 7D ?
Impossible de répondre à la question car pour cela il aurait fallu que je fasse 3 combats au Mark IV et 3  combats au 7D. J’ai éprouvé les mêmes sensations de réactivité avec les deux boîtiers.
Je pense (au filing) qu’ils sont équivalents.
Pour être tout à fait franc, je pense que pour tirer le meilleur de ces boîtiers qui offrent des réglages extrêmement pointus et sensibles, il faut bien connaître le sport que l’on photographie, savoir ce que l’on veut et chercher de quelle manière on peut l’obtenir. Je ne suis pas obsédé par la quantité de photos nettes.
Je sais ce que je veux avant de commencer et je fais tout pour l’obtenir et j’y arrive. Le reste c’est du verbiage et de la masturbation intellectuelle pour frustrés ou indécis.
Le même boîtier confié à un photographe qui a appris à s’en servir, donnera des résultats sans commune mesure avec le confrère qui l’a sorti la veille de la boîte.
Je peux donc dire que l’AF du Mark IV est excellent et que si j’avais des sous ......

Pour clore le sujet sur l’Auto-Focus vous trouverez
ici les conseils de Canon pour régler les fonctions CFn III du 1D Mark III et 1D Mark IV.


Photo: Daniel Castets - REGARDS DU SPORT

La qualité de l’image:
J’ai loupé le test habituel de la pendule du château de Fontainebleau dont l’unique but était de voir les effets du nombre de pixels et donc le potentiel d’interpolation et de recadrage.
J’ai comparé le 5D (premier du nom), le 1D Mark III et le 1D Mark IV pour voir lequel fabriquait le meilleur fichier.
Entendons nous sur « meilleur fichier ».
Mettez côte à côte 3 belles filles. Des « corps parfaits », une blonde, une brune et une rousse.
Un jour, je préférerai la première. Un autre jour, la seconde et finalement la troisième, oulala ....
Finalement j’en épouserai une quatrième; une moins bien, mais le regard, non de Dieu.... le regard.
;-))

Il y en a qui préfèrent l’aspect « grain photo » du 7D et d’autres le lissé « peau de bébé » du D3 et d’autres encore la pureté du 5D.
Donc pour revenir à mon test comparatif:
- Le 5D qui a 6 ans et 13 millions de pixels. Pixel de 64 micron

- Le Mark III qui a 4 ans et 10 millions de pixels. Pixel de 54 micron

- Le Mark IV qui vient de sortir et 16 millions de pixels. Pixel de 32 micron


Les essais ont été faits en RAW, traités dans Aperture 3.0.2 pour une sortie en 40x60 cm. Ceci afin d’avoir des fichiers identiques permettant de comparer ce qui est comparable.
Certains grincheux vont me dire (ils me l’on déjà dit) que ce n’est pas comparable car au départ le poids des fichiers n’est pas identique. C’est vrai que le fichier de l’un est presque 2 fois plus lourd que l’autre, mais telle est ma méthode, car, quoi qu’il arrive mes plus belles photographies sont toutes destinées à être exposées en 40x60. Donc la théorie c’est bien, mais ma pratique c’est mieux. De plus, quand c’est très bon en 40x60, c’est excellent en 20x30.

La définition. The winner is .... Mark IV
La première comparaison était de voir les progrès entre le Mark III et le Mark IV.
Là, il n’y a pas photo les 6 millions de pixels supplémentaires sont visibles comme le nez sur la figure. Donc, des recadrages plus hardis.
Ce progrès est moins net par rapport au 5D car l’écart est moins grand, 3 millions de pixels.

La balance des blancs. The winner is ....Mark IV
Là non plus, il n’y a pas photo, point n’est besoin de regarder au microscope des 100% tellement le progrès est important. Tous les autres boîtiers paraissent crades, ce qui n’est pourtant pas le cas, mais les faits sont têtus. Sachant, bien entendu, que la balance des blancs se corrige aisément en RAW.

Le bruit. The winner is ... Mark IV
J’ai commencé à comparer le Mark IV au Mark III. Logique, pour savoir si les éventuels progrès constatés vont avoir pour conséquence le remplacement du III par le IV.
Oui, il y a du progrès, pas beaucoup, mais il y en a.
A sensibilité identique, le moutonnement est plus fin sur le Mark IV que sur le Mark III.
J’évalue ce progrès à 1 IL, c’est à dire que le Mark IV à 200 ISO est identique au Mark III à 100 ISO. Il y a donc, pour le dire autrement, match nul, entre le Mark III à 1600 et le Mark IV à 3200 ISO.
C’est important pour le sport en salle.
J’ai remarqué que le Mark IV avait une petite tendance perverse vers le rouge, mais rien qui ne soit corrigeable. Cela ne se voit que sur du gris agrandi à 100%, autant dire que personne ne le verra s’il ne le cherche pas.
La comparaison avec le 5D n’est pas évidente du tout. Elle me pousse vers le match nul et je dois avouer que ma préférence reste au 5D.
En illustration, avec ces « bons gros » pixels de 6 ans, et son plein format, il reste mon préféré couplé à des focales fixes à pleine ouverture.
Imaginons la technologie du Mark IV appliquée aux grands pixels du 5D.
Je ne peux m’empêcher de rêver à un boîtier plein format (24x36) de 15 Millions de pixels (pas plus) fabriqués avec la technologie d’aujourd’hui. Bien entendu avec un Grip et une batterie identique à celle des 1D.
L’autre avantage serait la disparition des micro-règlages (comme sur le 5D).
Canon aura t’il le courage de revenir en arrière et donc de fabriquer un 5D Mark III avec moins de pixels qu’un 5D Mark II et ainsi favoriser la qualité de la photographie ?
Il l’a bien fait avec le G11 qui a moins de pixels que le G10 et qui est bien meilleur (Le G11).

La contradiction:
J’ai remarqué, et je ne suis pas le seul, que plus le pixel est petit plus il faut monter en vitesse pour figer le mouvement.
Point de salut en sport si on descend en dessous du 1/1000 de seconde voire le 1/2000 dans certaines configurations. Les vieux se souviendront qu’avec le 1/500 cela passait sur le 1D Mark I. Les pixels faisaient 80 micron
. Une paille, comparés aux 32 micron du Mark IV.
Donc gagner un IL en qualité pour le perdre aussitôt en augmentant la sensibilité du capteur pour pouvoir être net, n’a aucun intérêt, sinon un intérêt marketing qui ne trompe que les ignares en photographie.

Bien entendu, comme d’habitude, je tiens à disposition les fichiers numériques de ces essais. Là, il ne s’agit pas de photographies, mais peut être que si je les mettais ces images de mire Kodak sur Fotolia ......
;-)






« Nouvelles perspectives pour les photographes professionnels ».
Je vous ai parlé (Grenouille précédente) de ce colloque organisé par l’Ecole Nationale Louis Lumière les 29 et 30 Mars derniers au Sénat.
J’avais indiqué que les médias étaient restés muets sur ce colloque. Un mois après, c’est toujours le silence.
L’école Louis Lumière a depuis, publié sur son site les différentes interventions.
On peut remercier Louis Lumière sans lequel il n’y aurait jamais eu ce colloque mais aussi sans lequel on n’en aurait jamais rien su.
Merci Internet.
Si je suis loin de partager tout ce qui a été dit, j’apprécie le fait qu’il ait été organisé et qu’il ait permis de mesurer le fossé qui existe entre les acteurs de la chaîne photographique et les photographes.
Il y a 14 heures de discussions dont 10 heures de monologues. Certains très intéressants et même passionnants, d’autres gonflants.
Je remarque néanmoins que les photographes sont de parfaits inconnus aux yeux de certains intervenants.
Après avoir écouté une première fois les 14 heures de « débats », je me suis dit. C’est un colloque de privilégiés qui parlent d’une profession de fauchés .
A la fin du premier jour, je bouillais de colère. Comment pouvaient-ils parler avec une telle désinvolture des photographes, de leur situation.
Du genre, « 
je ne comprends pas pourquoi il y a autant de DR ? »
Non, décidément, il y a deux mondes: ceux qui font des photos et ceux qui en vivent. Voilà ce que je me suis dit.
Là , je me fais des copains. Je ne suis pas prêt à en vendre des photos, ce qui ne changera pas grand chose.
Heureusement, j’ai le vert des pins, l’odeur des fougères et le gazouillis des petits oiseaux. Un bout de saucisson un verre de rouge et une chanson ....
Je sais que les auteurs photographes pensent la même chose que moi, je sais qu’ils ne peuvent le dire sans conséquence, alors je le dis.
Vous entendrez, «
 Tout a changé. Non cher ami, rien n’a changé ».
Vous entendrez des planeurs qui dissertent lentement, très lentement, pour mieux s’entendre parler, sur la photographie de collection, qui doit concerner un photographe sur mille.
Le marché de l’art qui monte, qui monte et qui est donc une perspective pour les photographes. Fallait oser le dire un truc pareil.
Des intervenants qui ont un CV long comme le bras qui s’auto-congratulent, qui racontent leurs exploits, qui disent aux photographes comment ils doivent faire pour gagner leur vie.
Vous entendrez des faux-culs, professionnels de la chaîne photographique qui s’étonnent du niveau très bas des droits d’auteurs alors qu’ils sont eux mêmes acheteurs de photographies.
Vous entendrez une historienne dire péremptoirement: «
 il n’y a rien de nouveau sous le soleil, les photographes ont toujours été pauvres ».
Donc camarades photographes, arrêtons de nous plaindre, nos ancêtres étaient pauvres donc il est tout à fait naturel que nous soyons et restions pauvres.
Des cheveux longs, en bataille, amaigri par une mauvaise alimentation, une chemise tachée au gros rouge, il n’y a rien de tel pour créer.
Willy Ronis a été obligé d’embrasser le métier de prof pour manger. Depuis qu’il est mort ( 6 mois) ses photos valent de l’or. De son vivant personne n’en voulait ou alors pour quelques euros. Cela en dit long sur le marché de l’art, mais chuuuuut !

Les perspective proposées par tout ce beau monde:
La
pom faite pour internet dont on sait que personne ne veut sinon, gratuitement.
Le
web-documentaire à 60.000 € que personne ne veut payer sinon avec l’argent des contribuables.
Le
marché de l’art qui doit nourrir au moins dix photographes sur la place de Paris et dont le chiffre d’affaires se situe autour de 5 millions d’Euros. Soit un rapport théorique de 330 Euros par photographe (15.000 photographes).

Même si cette première journée a eu pour effet de me faire bouillir (excepté l’exposé de Sylvain MARESCA) elle a eu pour mérite de me faire connaître la réalité du milieu.

Il est vrai aussi que j’étais beaucoup plus réceptif aux problèmes économiques, donc politiques, qu’aux problèmes techniques que l’on résout toujours lorsqu’on a des sous.
Il faut attendre la seconde journée du colloque pour se dire, « enfin, il y a un, deux, trois vrais photographes dans la salle ». Des photographes qui essayent de ne vivre que de leurs photos.

- Pierre ASSOULINE qui n’est pas photographe mais qui sait, lui, de quoi il parle. Un petit merci en passant pour ce qu’il fait.

- Jean Baptiste AVRIL qui au bout de 20 ans de Photographie a
brûlé les négatifs de son dernier reportage. C’est ici et bien entendu en accès libre sur Youtube.
Obligé d’effacer les photos de son ordinateur pour faire de la place parce qu’il n’avait pas les 50 Euros pour se payer un disque dur.

- Gérard VANDYSTADT qui en a ras le bol que des diffuseurs professionels lui demandent des photos pas chères ou gratuites alors qu’eux mêmes ne travaillent pas gratuitement.

- Dominique SAGOT-DUVAROUX
« 
La valeur de la photographie s’évapore, donc Il faut trouver de l’argent auprès de ceux qui profitent des photographies ».
« La photo gratuite doit être interdite ».
« L’Etat devrait intervenir mais ce n’est pas dans l’air du temps
 ».
Exposé théorique remarquable, même s’il faut avoir lu Marx pour tout comprendre.
Là, j’ai apprécié car il ne s’est pas contenté de faire une analyse économique de la situation, il a fait des propositions avec lesquelles je suis tout à fait d’accord.

- Pascal MARTIN
Exposé historique et technique intéressant.
« 
Le mode vidéo des appareils photos actuels annule l’instant décisif . La vidéo est plus proche du cinéma que de la photographie  ».
Eh oui !

- Jorge ALVAREZ (UPP)
« 
Cela fait deux ans que le Ministère de la culture est en possession de nos propositions (6 mois de travail) pour faire une loi et toujours pas de réponse ».
Pour imager les bonnes paroles qui ne sont pas suivies d’effets: « 
On ne juge pas un cheval dans les écuries mais sur la piste ».
Des actions en justice vont être engagées contre le libre de droit.

- Agnès DEFAUX (SAIF)
Dénonce l’usage massif des photographies sur Internet sans être rémunérées.
Propose de taxer les FAI (fournisseurs d’accès à Internet) et les disques durs.
Propose la mise en place d’une licence collective étendue pour les sites moteurs d’images comme Google qui est en infraction avec le CPI.

- Florence DIFFRE (avocate)
Propose d’établir
  un contrat d’édition numérique spécifique et notamment d’en réduire l’étendue(temps) eu égard à l’évolution rapide des technologies.
Propose de repenser aussi l’étendue les droits exploitables.
« 
Les auteurs photographes n’arrivent même pas à survivre de leurs photographies ».
« 
Les photographes ne sont pas en position de négocier. S’ils ne sont pas d’accord, ils dégagent. Il faut donc une gestion collective du droit d’auteur non identifié.
Le photographe seul devant un éditeur ne fait pas le poids 
».

- Jean VINCENT (avocat) a fait un historique en partant de la Directive Européenne 2001-29 en passant par les lois DADVSI et HADOPI qui ont toutes réduit les droits des photographes.
Il montre qu’il y a une véritable offensive des diffuseurs et du Gouvernement contre les auteurs.
« 
Les vrais problèmes ne sont jamais débattus à l’Assemblée Nationale ou au Sénat ».
«
 Rien n’est fait contre Myspace, Facebook, Daylimotion, Youtube, Twiter et autres qui utilisent gratuitement les oeuvres des auteurs pour gagner de l’argent.
Ils doivent payer un minimum garanti aux auteurs ».
« Google images est le destructeur du CPI et le Gouvernement ne fait rien »
 .
« Le libre de droit est un délit. C’est une appellation fautive mensongère ».
« Acquérir une photo libre de droit est illégal ».
« Comment se fait il que le Gouvernement ou les parlementaires n’aient rien fait pour faire appliquer la loi ? »
« On se demande qui prend les décisions dans notre pays » à propos des lobbies (éditeurs diffuseurs )

Les Américains à Paris:
Au sujet de l’Agence américaine Getty pour laquelle une intervenante a soutenu péremptoirement que les effectifs tournaient autour de 200 salariés à Paris. cette affirmation visait à contrer l’offensive de Gérard VANDYSTADT qui affirmait qu’il n’y avait plus grand chose en France, la moitié des photos vendues par Getty étant fournies par les photographes de l’AFP.
En effet, les derniers chiffres officiels fournis par Getty sont de 51 salariés en 2008. Sachant qu’entre temps, le fils Getty a vendu l’Agence à un fonds d’investissement, lequel a fait du ménage (il faut garantir les 15 % aux actionnaires), ce chiffre a du encore baisser.
Mais qui va le dire ? Ce serait reconnaître que Getty n’existe que grâce à la trahison de l’AFP. Laquelle AFP a de fait « scié la branche » en s’associant à Getty.
Pour avoir plus d’info, j’ai interrogé un ami photographe qui a des photos chez Getty.
A la question: « 
Connais-tu les effectifs salariés aujourd’hui, 200 ? »
Voilà sa réponse:

je ne sais pas comment pouvoir obtenir l'info car, même quand j'ai un problème comptable et que j'envoie un mail à Paris, je n'ai pas de réponse...
alors !!!
Mais il est impossible qu'il y ait 200 personnes en France. Peut-être sur l'Europe...
(GB + IRL + D + F)
Toute ma correspondance vient des GB + IRL ou USA.
Suis même pas capable de te dire si Bd Poissonnière existe toujours et je m'en fous.
Je n'y suis allé qu'une fois il y a très longtemps et n'ai aucun contact avec eux.
Bon et puis je suis dans une telle merde avec le peu de fric qu'ils me donnent...



Pour conclure, je dirai qu’il y a d’un côté « ceux qui en chient », les photographes avec l’UPP et la SAIF. De l’autre côté, les partisans du libéralisme américain qui, mondialisation oblige (disent-ils), qualifient les photographes de doux rêveurs, rêvant eux mêmes que rien ne bouge car la photo pas chère , « c’est tout bonnard ».
Les vrais photographes n’ont pas beaucoup parlé lors de ce colloque. Ils doivent faire attention à ne pas se faire piquer la parole par des beaux parleurs qui parleront pour défendre leurs propres intérêts.
Les photographes ne doivent compter que sur eux mêmes.
Pour cela, ils doivent adhérer à l’UPP et à la SAIF, se battre collectivement pour faire bouger Frédéric et le Parlement.

Prenez le temps d’écouter ces 14 heures de débats pour vous faire votre propre opinion.
Je vous conseille même d’écouter deux fois car on en entends davantage la seconde fois.
Il y a des moments intéressants et passionnants, même si certains d’entre eux sont parfois horripilants.
La meilleure solution est de les télécharger et de les écouter sur votre ordinateur, ou votre iPhone.
C’est mieux que Koh-Lanta.
;-)
C’est ici
Et encore merci à Louis Lumière.