Il est terrible le petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir d'étain.
il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim.....

Extrait de "Paroles" de Jacques Prévert.

Merci à Gérard pour cette contribution poétique, conforme à la réalité vécue par bon nombre de photographes indépendants.
Voilà 3 mois que la dernière Grenouille a pris l'air et de l'eau a coulé sous le pont de la photo.
Le coup de massue asséné sur la tête des photographes est maintenant évident. Si certains le contestaient encore en ce début d'année et me qualifiaient d'agitateur, d'idéologue Marxiste de la photographie, la crise dans la photo est aujourd'hui incontestable. "Das Kapital" de ce cher Karl fait un tabac chez les friqués. Ils y cherchent peut être la solution pour sauver leur magot.
La pétition de l'UPC a, en quelque sorte officialisé la chose, car pourquoi faire un appel au peuple si tout allait bien ou simplement, pour le mieux.

J'ai eu quelques remarques de la part de deux photographes pour qui tout va bien (il y en a) fervents défenseurs de la loi HADOPI, qu'ils n'ont jamais lue, mais qui m'ont conseillé doctement de changer mes habitudes, d'investir, de faire des bouquins, de la vidéo, des tirages d'art et que sais je encore.
Pour conclure, ajoutent-ils : « 
Une chose est sûre, cela va assainir le marché, ceux qui n'avaient rien à foutre là, vont dégager ». Oui oui, mais combien de talents vont rester sur le carreau ?
Le pompon revient à L'organisateur de « 
sortir du cadre », conférence organisée par le patron de « l'Observatoire des Professions de l'image » dans le cadre du Nikon Pro Tour.
Là, on a une démonstration éclatante, qui ne vous a pas échappé, de comment on noie le poisson (mais pas La Grenouille).
La question de «
 la place du photographe dans notre société » qui était le thème de cet "Atelier " , je la résumerai ainsi :
Vous avez (les photographes), grâce au numérique, une grande opportunité car vous êtes les meilleurs à condition de faire autre chose que de la photographie.
Dans cet "atelier " on ne parle pas de photographie, mais d'image.
Un monologue d'une dizaine d'intervenants dont pas un seul photographe, où chacun faisait la pub de sa boite. Le message, non dit, était « 
je suis là pour vous aider, il vous suffit de payer ».
Oui mais, comment dépenser plus quand on gagne moins ?
Du non respect du CPI et de la baisse des droits d'auteurs il n'a jamais été question, sauf à les évoquer.




HADOPI, quand une loi peut en cacher une autre.
Nous sommes le 12 Mai à 19h, je déguste des asperges à la vinaigrette avec mon épouse tout en écoutant les infos sur France Inter : ´ Cette loi était indispensable aux industriels de la culture ". Il s'agit bien entendu de la loi HADOPI et les paroles sont de Madame le Ministre de la culture.
Je ne sais si Madame le Ministre a mesuré ce qu'elle a dit, mais elle a résumé en quelques mots l'objectif de cette loi. Quoique, je ne suis pas sûr du tout que là était l'unique objectif du monarque.
Cloué sur le canapé par mes lombaires délicates, j'ai décortiqué le débat à l'Assemblée et au Sénat, mais aussi suivit les différentes Commissions. Vous seriez surpris de voir le décalage (le mot est faible) qu'il y a entre les prises de positions réelles des parlementaires et ce qui en a été dit à la Radio et à la TV.

La technique de l'enfumage :
La technique de l'enfumage est bien connue. Elle consiste a créer ou a exagérer un évènement afin d'attirer l'attention du quidam et donc de la détourner du sujet que l'on veut cacher.
Un "patacaisse" médiatique sur les 2 grippés débarquant de Mexico, déjà guéris, pour faire oublier les dizaines de milliers de licenciements dus au virus WS (Wall Street). Tout cela après avoir fait silence sur les 6000 morts (dus à la grippe) en France en 2008 (dixt Dr Peloux au Magazine de la santé sur la 5).
Tout cela pour dire que nous ne savons que ce que les médias veulent nous faire savoir.
Et bien entendu nous réagissons qu'en fonction de ce que nous savons.
Tout cela pour dire que les journalistes et les politiques qui organisent le "patacaisse" autour de la loi HADOPI ont oublié un petit détail qui va faire mal à tous les journalistes, rédacteurs ou photographes et sur lequel ils font silence.

On ne nous dit pas tout et une fois de plus les photographes sont les cocus:
La loi HADOPI a pour but, nous dit-on de défendre le droit d'auteur des créateurs en interdisant le téléchargement illégal des oeuvres.
Est-ce vraiment le but recherché ou est-ce de l'enfumage ?
Au fait, quelques petits chiffres en passant, pour info :
La musique est vendue 0,99 Euros le titre sur les sites spécialisés (téléchargement) :
- 0,02 E pour le site marchand
- 0,07 E pour la SACEM + auteur.
- 0,16 E pour la TVA
- 0,74 E pour le Major (producteur)
C'est qui qui se goinfre?
Il est bon de préciser que cette répartition n'a pas été modifiée pas la loi HADOPI.
Rien ne renforce le respect du CPI.
Rien non plus pour l'amélioration financière de la situation catastrophique des petits auteurs.
Ajoutons que 2% (seulement) des artistes ont des revenus supérieurs au SMIC.
Silence sur les antennes sur ces données fondamentales.

Revenons à nos moutons, car la loi "HADOPI" ne s'applique pas qu'aux chanteurs, musiciens, etc .. mais à tous ceux qui sont "touchés" par le CPI (Code de la Propriété Intellectuelle) donc les photographes.
Si vous vous êtes contentés d'écouter la Radio, de regarder la TV, de lire les Journaux, vous êtes convaincu que la loi HADOPI avait pour but d'interdire le téléchargement illégal des oeuvres musicales et cinématographiques.
En résumé, qu'il s'agissait de défendre les auteurs pour qu'ils gagnent plus de sous.

Menteurs !
Téléchargez la loi HADOPI et lisez le CHAPITRE VI intitulé "Dispositions diverses".
Le truc que personne ne lit et qui bien souvent contient de bien méchantes choses.
Vous y trouverez, dans la section 6, à propos du "Droit d'exploitation des oeuvres des journalistes", la chose suivante :



Bien entendu ces nouvelles dispositions s'appliquent aux rédacteurs et photographes salariés mais aussi aux pigistes ou indépendants. Seul un avenant au contrat (note de cession de droit) stipulant la non application de cet article de loi, peut le rendre inapplicable.
Z'avez intérèt à être d'accord si vous voulez bosser.
Ca veut dire ?
- Qu'un journaliste (rédacteur ou photographe) salarié ou pigiste ne sera plus attaché à un Quotidien ou un Magazine mais à tous les médias du groupe.
- Que ce même journaliste ne sera plus payé pour chaque titre mais une fois pour toute pour tous les titres du groupe.
Bien entendu ce qui est valable pour le photographe qui a une carte de presse le sera aussi pour celui qui n'en a pas.
Vous vendez une photo à un Mag du groupe Prisma à 100 Euros. Elle pourra être utilisée indéfiniment sur les 200 titres du groupe. Une photo à Lagardère et hop 200 titres. Sachant que ces 2 groupes représentent 80% des médias, vous comprenez facilement que les revenus des photographes vont encore en prendre un coup. Vous voyez de quelle manière HADOPI protège le droit d'auteur ?

Pourquoi les journalistes de la TV de la Radio de la presse écrite n'ont rien dit ?
C'est pourtant leur profession qui est attaquée, non ?
C'est pourtant leur mission d’informer, non ?
Evidemment, il faut aller à l'Assemblée et au Senat et ne pas faire de l'info le cul dans son fauteuil.
Ne mettre le nez dehors que pour monter les marches du festival de Cannes a pour conséquence de passer, volontairement ou pas, à côté de la réalité des faits.
Lorsqu'on gagne 73.000 Euros/mois (PPDA à TF1) pourquoi avoir envie de faire plus et mieux.
Pourquoi contrarier les patrons de presse même s'ils attaquent la profession ?
Les larmes de crocodiles sur la baisse des ventes de la presse ..... on connait.

Pourquoi le Gouvernement voulait HADOPI ?
Alors que cette loi est techniquement impossible à mettre en oeuvre.
Alors qu'aujourd'hui il existe les moyens techniques gratuits, à la portée d'un gamin, pour cacher son adresse IP.
Alors que le P2P est déjà dépassé par d'autres logiciels eux aussi gratuits.
Tout cela, le Gouvernement le savait. Alors pourquoi le Gouvernement voulait il cette loi inapplicable ?
En vérité cette loi à d'autres objectifs que ceux publiquement avoués. Diminuer les couts de fonctionnement des médias, au profit des patrons de presse et leur attribuer des moyens de pression sur les journalistes, mais surtout mettre en place une structure pour contrôler le réseau Internet.
Jusqu'à aujourd’hui ce n'était pas possible car nous avons en France une Justice indépendante, la seule habilité à priver un citoyen de liberté.
L'HADOPI nouvellement crée est une structure qui va se substituer à la justice pour couper les accès à Internet. Ainsi, à l'avenir, par petites touches successives, le Gouvernement donnera à l'HADOPI les moyens juridiques et techniques de contrôler Internet.
Aujourd'hui 25 Mai, BFMTV annonce que la police aura le droit de mettre dans les ordinateurs des supposés délinquants des "Cheval de Troie" afin de les espionner en temps réel.
France, pays des droits de l'homme ?

« 
Internet est une véritable révolution, au même titre que l'invention de l'écriture et celle de l'imprimerie». Michel Serres.
Celui qui controle l'information, détient le pouvoir.
Le réseau Internet dépossède les grands patrons de presse et leurs amis au pouvoir du monopole de líinformation. Aujourdhui, ils ont à chaque fois plusieurs jours de retard sur les blogs ou les sites d'infos spécialisés même si cela pose un problème quant à la véracité des faits.
Le réseau Internet remet en cause la source de líinformation, et la manière de la traiter (ou de ne pas la traiter).
Trois exemples :
-
Le traité de Lisbonne de 2005, dont le OUI a été défendu par 99% des journalistes et tous les grands partis politiques a été repoussé par 55% des Français grâce à Internet. Le réseau Internet a permis à tous ceux qui le voulaient de se procurer le traité dans son intégralité et de se rendre compte des mensonges ou des omissions de la presse. Internet a permis la multiplication des blogs sur lesquels on pouvait débattre et enrichir sa réflexion.
"Plus jamais ça", se sont-ils dit.
- En ce début d'année,
le Gouvernement de SEOUL a failli sauter à cause d'une manif monstre organisée en 15 Jours sur le réseau Internet. Au départ, une petite manif contre l'entrée du boeuf aux hormones américain, autour de laquelle se sont agglutinés tous les mécontentements des Coréens. Tout cela organisé grâce au net.
- Une parfaite inconnue Ecossaise,
Susan BOYLE est en train de devenir à 48 ans une vedette internationale de la chanson, contre la volonté des Majors de la musique et cela grâce à Internet.

Oui, le pouvoir leur échappe car ils ne peuvent plus rien cacher, ils veulent donc controler.
Contrôler l'info c'est avoir le pouvoir de dire, cet évènement je le diffuse ou je le cache. Cet évènement je le diffuse mais je désigne la cause (vrai ou fausse) et j'explique à ma façon les conséquences.
Internet dépossède les médias de la source de l'info, et donc de son traitement.
Internet met la presse sur la défensive, obligée de répondre à une info sans connaître la réalité des faits. Pas facile, voire impossible. D'ailleurs la quasi totalité des infos ne sont pas vérifiées et sont au conditionnel. Tout cela pour essayer de rattraper les blogs qui diffusent sans aucune censure.
Comment cacher un fait révèlé sur le net qui s'est propagé comme une trainée de poudre ?
Comment l'exploiter ? Comment l'utiliser à son profit ?
Oui Internet est une véritable révolution qui remet en cause le pouvoir établi (tous les pouvoirs).
Le Gouvernement Chinois (et d'autres) a carrément pris le contrôle du réseau. Il ne coupe pas l'accès au réseau, il isole les sites ou les blogs qui le gêne. Il interdit l'accès à certains sites Ètrangers. Les photographes qui étaient aux JO de Pekin en on fait l'expérience. C'est plus soft mais très efficace.
Pour faire cela il faut scanner le réseau, détecter les gêneurs et prendre des mesures techniques. La tâche du Gouvernement Chinois est facile car il contrôle à la source l'accès au réseau (FAI).
Il faut donc une structure donc des moyens techniques et humains.
L'HADOPI est donc en premier lieu une structure technique qui deviendra politique au fil du temps. Je suis persuadé qu'elle ne coupera jamais l'accès au réseau des particuliers (sauf pour faire de l'enfumage) car là n'est pas le vrai danger. Son but est de récupérer les infos le plus tôt possible en utilisant le particulier (qui est sur place) qui collecte l'info pour la mettre sur son ordinateur puis sur son blog. Une fois l'info récupérée, il suffit de l'orienter, de lancer des leurres, avant quelle se répande sur le net.
Etre le premier a diffuser et surtout à expliquer permet d'avoir en permanence une longueur d'avance sur le second.






Qui est au RMI ?
De l'étude « 
les nouveaux intellos précaires », publiée récemment par Anne et Marie Rambach, il ressort que 50% des RMIstes sont des intellos, parmi lesquels les photographes, les journalistes pigistes et une ribambelle de "surdiplômés ".
C'est là dessous :
http://www.rue89.com/cabinet-de-lecture/2009/04/14/les-galeres-des-intellos-precaires-prolos-du-savoir


Oui les langues se délient.
Allez faire un petit tour ici dessous vous y trouverez comment François Xavier SEREN, photographe indépendant, est passé de 50.000Fr/mois au RMI.
http://eco.rue89.com/2009/04/07/francois-xavier-photographe-cigale-au-rmi




Quand Le Monde s'y met aussi..
Le Monde.fr du 1er Mai a lancé un appel au peuple, pas pour manifester mais pour mobiliser Monsieur tout le monde avec pour mission de le fournir gratuitement en photo, en vidéo et en texte.

« Après les manifestations du 29 janvier et du 19 mars, le traditionnel défilé du 1er mai devrait mobiliser des milliers de personnes. Vous êtes à Paris, Strasbourg, Marseille ou n'importe où en France et vous défilez ? Faites partager aux internautes du Monde.fr vos photos, vidéos, posts de blogs sur les manifestations.
En utilisant Flickr, Le Monde.fr est également présent sur la plateforme de partage de photos en ligne (Flickr). Pour partagez vos photos, il suffit de créer gratuitement un compte et de rejoindre le groupe du Monde.fr. Une sélection des meilleurs clichés des manifestations sera publiée sur le site 
».

Qu'un vulgaire gratuit utilise de tels procédés, n'étonne plus personne, mais Le Monde, quelle honte !
C'est la décadence de Rome.
En fait, il faut se rendre à l'évidence, aujourd'hui, les diffuseurs ont définitivement fait le choix de faire appel au peuple pour informer le peuple et cela gratuitement en prenant au passage sont %, car bien entendu, le peuple doit quand même payer (achat du journal) ce qu'il produit lui même.
Nous vivons une époque formidable !
Les journalistes, qu'ils soient rédacteurs ou photographes sont volontairement mis hors jeux, tout simplement parce qu'il faut les payer.