Photo: Daniel Castets - REGARDS DU SPORT - L’écolo au boulot
« MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE »
Depuis des mois et des mois nous sommes gavés de beaux discours de la part de responsables de la presse écrite.
« Oui oui, nous sommes solidaires du combat des auteurs photographes et des photojournalistes. Nous comprenons leur détresse et faisons tout pour les aider notamment en achetant leurs photographies et en évitant de faire appel aux photos gratuites diffusées par les microstocks ».
Voilà donc, en résumé, ce que nous entendons tous les jours en réaction aux protestations des photographes.
Oui mais voilà, il y a les paroles et il y a les actes.
Je suis un grand naïf et par principe je suis enclin à faire confiance, car sans confiance on ne peut avancer, surtout en période de conflit ce qui est le cas aujourd’hui entre les photographes et les diffuseurs.
D’autre part comment négocier, comment se mettre d’accord sur un compromis si les protagonistes ne sont pas en confiance.
Et pourtant, c’est précisément ce qui se passe entre le Ministère de la culture, les diffuseurs, les agences et les photographes. Personne ne fait confiance en personne et cela pour de bonnes raisons:
Frédéric Mitterrand se bouge et en même temps son ministère est pris en flagrant délit de vol de photo. Si si.
Le Monde, le MEDEF, l’Elysée, les Ministères, le Sénat, le PS, en fait tous, produisent et diffusent des photos sur Flickr en lieu et place des photographes professionnels.
Tous publient des photos non signées ou DR.
Tous pleurent, font semblant de pleurer sur les photographes.
Tous participent consciemmment ou non au massacre de la profession.
Les diffuseurs n’ont qu’un mot à la bouche, le CBC. Le CBC vous dis-je, le CBC c’est mieux que le CPI.
Le CBC, vous ne connaissez pas ? C’est grâce au CBC que tout va rentrer dans l’ordre. Enfin c’est ce qu’ils disent tous.
Le Code de Bonne Conduite plutôt que le Code de le Propriété Intellectuelle.
Du vent contre une loi. Ils sont quand même gonflés, mais après tout, lorsque vous aurez lu la suite ...
LES MOUSQUETAIRES CHEZ ISABELLE GIORDANO
Merci à Isabelle Giordano d’avoir donné la parole aux vrais photographes .
Je passe sur sa définition de la révolution technologique du numérique qui serait de même nature que celle du passage de la plaque de verre au 24x36. Hallucinant !
Je passe sur son affirmation en début d’émission que « la preuve par l’image est très importante » pour dire à la fin de l’émission que « la preuve par l’image, ça n’existe pas ». Comprenne qui voudra, pourra ..
Etc ....
Tout cela pour dire que Le Monde est le plus beau, le meilleur etc.....
C’est ici.
Donc Le Monde Magazine et gnagnagna et gnagnagna .....
LE MONDE ET SON « AGENCE PHOTOGRAPHIQUE »
Quand j’assiste à un spectacle de ce genre, mon premier réflexe est de me dire « Google est mon ami » et je pars à la recherche du site du « Monde Magazine ». Et là, patatrac, je tombe sur la page suivante:
Vous avez visité l'un des baitments ouverts au public ? Envoyez-nous vos photos à l'adresse email photoslemonde@gmail.com ou sur le compte Flickr du Monde.fr. Merci de préciser la date et le lieu de la prise de vue.
- Les déposants autorisent l'utilisation de leurs photographies par Le Monde interactif pour une publication sur Le Monde.fr.
- Les photographies seront toujours utilisées avec mention du nom de l'auteur. L'utilisation de ces éléments ne pourra donner lieu à un versement de droits d'auteur ou à une rétribution sous quelque forme que ce soit.
C’est génial non ?
Mais ce n’est pas tout. Avez-vous remarqué « compte Flickr du Monde.fr »
J’ai donc cliqué et là, et que vois-je ?
L’horreur !
576 photographes de tous poils qui mettent en ligne des photos hautes définitions et cela gratuitement.
Nous avons, de fait sous les yeux l’AGENCE PHOTOGRAPHIQUE DU MONDE.
Une « agence » qui permet au Monde de se fournir en photos gratos et en plus d’arroser la planète.
Et ça ma bonne dame, ça vous donne des leçons de déontologie du matin au soir.
Je comprends mieux pourquoi lors de l’émission Service Public la chef du service photo du Monde n’était pas très claire dans ses explications.
Allez faire un petit tour dans Google en tapant« Flickr Le Monde » et vous pourrez suivre la progression de l’agence du journal « Le Monde »
LE MEDEF CONTROLE TOUT.
J’ai donc poursuivi mes recherches en faisant la même chose avec « Flickr Medef »
Le MEDEF aussi utilise Flickr pour diffuser ses photos et là il ne s’agit pas de photographes amateurs car pour approcher les grands de ce monde il en faut des badges de toutes les couleurs, et là, la carte de presse n’est plus un laisser-passer, au contraire, elle est devenue un truc à cacher tant ils (ceux qui veulent garder leur pouvoir) veulent maîtriser leur image.
Près de 3000 photos mettant en valeur la patronne du MEDEF, offertes à tous ceux qui veulent diffuser gratos.
Après avoir dézingué les photographes sportifs , c’est le tour « des news et des sociaux ».
Vous remarquerez que le nom des photographes est caché, mais en cherchant un peu on arrive à savoir qui fait les photos et donc « qui flingue qui ».
Il y en a qui feraient mieux de se faire tout petits, très petits .......
LE PRESIDENT MENE LE BAL
Je me suis dit que si le MEDEF avait pris quelques libertés illégales c’est que l’hôte du FOUQUET’S avait donné le feu vert.
Donc avec « Flickr Elysée »
Cela parait logique, non ?
Après les reportages bidonnés à la TV il est cohérent qu’il en soit de même pour la photographie.
Dieu sait ce que nous allons découvrir quand tout cela sera passé à la moulinette de Tungstène. Vous savez le logiciel magique, le sérum de vérité pour faire avouer les photographes menteurs.
LES PLUS FIDELES SONT DE LA PARTIE.
J’ai donc poursuivi mes recherches en faisant la même chose avec ‘Flickr Ministère »
Donc là aussi des ministres qui fabriquent leur propre banque d’image, de fait, leur agence perso pour, là aussi, contrôler leur image.
Mais ils ne s’arrêtent pas là; en effet les photos puisées dans leur microstock et mises en ligne sur le site web du ministère ne comportent aucune signature. Il est évident que le photographe qui flingue ses confrères ne va pas le crier sur les toits.
DE FIDELES TOUTOUS AU SENAT ?
Tapez « Flickr Senat ».
A entendre les grands commentateurs de nos médias, le Sénat serait l’ultime rempart pour sauver nos retraites et pourquoi pas les photographes miséreux.
Il faut bien se rendre à l’évidence, les sénateurs n’ont rien compris au film. Comme les Ministres, ils font leur cagnotte de photos.
HEUREUSEMENT, IL Y A JAURES !
Tapez « Flickr Parti Socialiste ».
Si on n’est pas capable de convaincre Sarko et les sénateurs, on gagnera en 2012 avec les Socialistes qui arrangeront les bidons.
C’est ce que je me disais secrètement .... avec d’autres.
C’est mal barré car, a bien regarder, le PS a été le premier à se mettre sur Flickr en 2006.
Ils ont bonne mine nos défenseurs de la veuve et de l’orphelin.
C’est le PS qui a fabriqué la plus grosse agence de photos gratos; c’est donc lui qui nous fait, mathématiquement, le plus mal.
Il va nous dire que c’est la faute à la mondialisation .....
N’oublions pas que FLICKR c’est GETTY-AFP
Et d’ailleurs la précision que l’on trouve sur Flickr est savoureuse (si l’on peut dire).
Je pourrais ajouter, « Servez-vous en passant ».
« LA VIE EST UN COMBAT ».
Donc, de belles paroles et des actes de tous les jours en contradiction de ces belles paroles.
Et le point commun de toutes les rencontres que les photographes ont avec les élus est :
« Oui oui, tout cela est bien triste, je comprends votre détresse et je compatis, que puis-je faire pour vous ?
Que peut faire le législateur pour vous aider ? »
Les faux-culs, ça fait des années qu’ils enfreignent délibérément la loi, qu’ils ne font rien pour la faire appliquer, qu’ils remplissent les poches de Getty, qu’ils volent nos photos.
Prenant prétexte que tout le monde a un appareil photo, ils considèrent que la photo est gratuite, qu’elle n’a plus de valeur marchande.
Mais que se passerait-il si tous les citoyens achetaient chez Darty un bidule à faire le pain et vendaient des petits pains à 10 cts chaque matin, au coin des rues ?
Cela constituerait une concurrence déloyale punie par le Code du Commerce, comme pour les photos.
Imaginez un peu la réaction des boulangers. Ils mettraient la cabane sur le chien. Hortefeux lâcherait ses escouades de CRS contre les boulangers amateurs, bien entendu. MAM enverrait les chars et le Président déclencherait le feu atomique.
Pour les photographes, ces artistes, ces gueux, ces emmerdeurs, ces montreurs de vérité, ces retoucheurs de photos, ils peuvent crever.
Voilà ce que je retire de tout cela.
Voilà ce que je retiens des nombreuses discussions que j’ai eues avec vous depuis la dernière Grenouille. La photo des mousquetaires chez Valérie Boyer a mis le feu aux poudres.
- « Ils ont raison les 5 mousquetaires ».
- « Que foutent les syndicats ? pourquoi sont-ils silencieux ? ».
J’ai mesuré un vrai désespoir, une détresse de photographes qui n’espèrent plus rien de personne.
Photo Thomas Puijalon - Le 28 Septembre chez M Lebranchu (PS) à l’Assemblée Nationale.
A tous, j’ai conseillé de prendre part à la bataille, de faire comme Fourmy, Vandystadt, Bouvet, Noguès et Devouard, d’aller à la rencontre dans chaque département, chaque circonscription, des députés et des sénateurs pour leur montrer, démontrer notre situation afin de les convaincre de se bouger.
Leur demander de faire respecter et de respecter eux-mêmes le CPI.
Cette démarche ne pourra qu’aider l’UPP pour faire avancer la proposition 441 et faire monter le prix du droit d’auteur.
S’adresser aussi aux collectivités locales pour qu’elles passent des commandes aux photographes français et abandonner les microstocks américains et blacklister Getty, Fotolia et ses frères.
Allez-y à deux à trois à quatre, avec vos femmes, vos maîtresses, mais allez-y.
Préparez un dossier pour argumenter et pour cela n’hésitez pas à utiliser La Grenouille, elle est là pour ça. Vous pouvez tout copier, recopier et photocopier.
Il n’y a rien de pire que d’attendre, attendre, attendre que ça tombe, jamais.
Il vient une heure où protester ne suffit plus: après la philosophie, il faut l’action (Victor Hugo).
C’EST LA DEMOCRATIE QUI EST REMISE EN CAUSE:
- L’ordonnance sur la presse de 1945 interdit l’information gratuite.
- Le Code du Commerce interdit la concurrence déloyale.
- Le CPI réglemente la commercialisation des photos.
- Les barèmes négociés de l’UPP fixent le montant des droits d’auteurs.
Tout cela est piétiné.
Si les institutions de la République font leurs propres photos, leurs propres communiqués de presse, et si les journaux, les magazines, les TV ne publient que cela, il est bien évident que les photographes, les rédacteurs avec ou sans carte de presse n’ont plus lieu d’exister.
Lorsque l’on connaît les liens entre le pouvoir actuel et les patrons de presse (presque tous) il est logique que le pouvoir ne fasse rien pour faire respecter la loi.
Les patrons de presse servent politiquement le pouvoir et le pouvoir sert économiquement les patrons de presse.
En vérité, il s’agit au fond d’un recul de société en matière de libertés publiques où les plus forts s’assoient sur la loi, sur le droit, pour leur profit, leur plaisir, leur ego, au détriment de la quasi totalité du peuple qui en subit les conséquences.
Je précise à nouveau que je ne suis membre d’aucun parti.
Que je ne suis candidat à rien.
Que je n’ai qu’une prétention: défendre la photographie et les photographes.
Défendre par conséquent la liberté de créer, d’informer, libertés sans lesquelles la République glisse tout doucement vers , vers .......
FUJI DANS LA COUR DES GRANDS ?
Le X100
FUJI a mis le feu aux blogs des photographes durant toute la semaine de la Photokina.
Pire, l’accueil est tel qu’on peut déjà le réserver sur Amazon. Et pourtant ce n’est qu’un prototype. Bien entendu, je ne vous conseille pas de faire vos courses sur Amazon.
La vedette de la Photokina 2010 est donc un compact mono objectif de 35 mm qui ouvre à 2 et qui fait des fichiers de 36 Mo.
Fuji a déclaré que la qualité du fichier était incomparable grâce à l’optique fixe spécialement adaptée au capteur CMOS. C’est évident, en théorie c’est le top du top.
Tous ceux qui l’ont tâté ont été emballés:
Un boîtier où l’on règle diaphragme, vitesse et surexposition « à la main ».
Un boîtier qui ne nécessite pas de passer 15 jours sur des règlages inutiles conçus par des informaticiens.
Un boîtier à viseur optique combiné à un viseur numérique génial.
Un boîtier qui fait des photos nettes sans avoir à s’énerver sur une mire.
On va enfin pouvoir faire des photos sans avoir besoin d’un caddy.
Il suffit que FUJI ait la bonne idée de fabriquer un second boîtier avec un 20 mm et un troisième avec un 90 mm, et il casse la baraque.
Ainsi chacun pourrait choisir en fonction de sa focale préférée (voire même tout acheter).
Pour cela il faudra que son prix soit raisonnable tout en sachant que tout à un coût.
Je suis partant pour le couple 35-90.
;-)
Quand on parle photo dans le milieu des photojournalistes, et surtout des auteurs photographes, on parle Nikon ou Canon, et pour les plus vieux on ne jure que par le Leica M.
Canon et Nikon on toujours négligé cet aspect de la photographie préférant ne faire que des reflex, genre char d’assaut, indispensables pour le sport, l’animalier ou le news. Ils ont totalement négligé le compact pro laissant le champ libre à Leica, comme s’ils s’étaient partagé le marché depuis 1/2 siècle.
Leica a mis 10 ans de plus que ses concurrents avant de sortir son premier boîtier M numérique à 6000 € (avec un 35 mm) profitant, au passage, pour nous convaincre qu’il fallait changer toutes les optiques.
Quel photographe, dans le marasme actuel, peut s’équiper en M9 ?
Pourtant le marché du M existe bien chez les pro mais aussi chez les amateurs éclairés.
Le boîtier exposé à la Photokina était un proto non finalisé sur de nombreux aspects.
Fuji a bien joué le coup; il a vraiment écouté la demande des photographes à savoir, priorité à la qualité du fichier.
Cela passe à la base par l’objectif fixe calculé et optimisé pour le capteur et ensuite par le processeur et le firmware qui le fera tourner.
C’est là qu’on verra réellement si oui ou nom FUJI a mis une baffe à LEICA.
Cela étant acquis, FUJI est parti de l’ergonomie inégalée à ce jour des vieux M construits par des photographes à savoir un collimateur plus grand que l’optique pour anticiper. Un diaphragme mécanique dans la main gauche pour maîtriser la profondeur de champ. Un barillet de vitesses pour maîtriser le flou. Le tout, couronné, paraît-il, par un autofocus rapide et précis pour mes vieux yeux (à vérifier).
Les bases de la photographie traduites dans leur simplicité et leur efficacité. FUJI a fait un M sans en abandonner l’esprit mais surtout en y ajoutant le produit d’un demi-siècle du génie humain.
Je n’ai pas vu le X100. Trois photographes m’ont communiqué leur enthousiasme. Reste à voir la chose pour valider les promesses.
Attention, si FUJI veut créer l’évènement en 2011, il ne doit pas se tromper sur le sentiment que provoquera le premier contact entre le photographe et le boîtier.
Le photographe aime le beau, le sensuel.
Le plus petit détail peut être fatal.
Le moindre bout de plastic fût-il plus solide que le titane est à bannir.
Les finitions métalliques doivent être parfaites.
Le gainage doit être sensuel (cuir).
Le déclenchement-réarmement doit être silencieux, doux et onctueux.
Il doit être suffisamment lourd pour ne pas faire jouet.
Il doit sentir bon le beau.
Pour conclure, FUJI doit nous fabriquer un sextoy.
Pour tout savoir, c’est là-dessous:
http://finepix.com/x100/en/
J’ai fini la bouteille. Je pense qu’une petite sieste s’impose.
;-)
A bientôt.
Daniel
DERNIERE HEURE:
Suite à la désagréable (néanmoins justifiée) remarque de certains d’entre vous, ayant trouvé mon blog un peu bordélique, j’ai fait l’effort d’apporter quelques modifs afin que vous puissiez retrouver facilement les différents sujets traités.
Vous trouverez tout cela dans « Archives »
DERNIERE MINUTE:
Des grévistes, aux ordres de Moscou on décidé de supprimer mon train pour m’empêcher d’aller rêver sous les pins.
J’avais oublié que le mois d’Octobre était propice à la Révolution .....
DERNIERE SECONDE:
Des grévistes aux ordres de je sais pas qui, ont décidé de ne plus approvisionner les stations services.
J’espère que les vendangeurs ne vont pas « se foutre en grève » !
:-))