Tous passionnés:

Cloué à l’horizontale (n’est pas le Christ qui veut pour bénéficier de la verticale) par une méchante sciatique, j’ai suivi toutes les conférence du salon de la photo, diffusées par http://www.photographie.com.
Entre les conférences, j’ai zappé sur http//www.publicsenat.fr pour suivre le congrès du PS.
De ce dernier, je n’ai eu que la confirmation que certains hommes, sans parler des femmes, ne cherchent qu’une chose : être khalife à la place du khalife.
Heureusement que les photographes trouvent leur bonheur en gambadant parmi les petites fleurs avec leur jouet préféré.
Comment ça, pas tous ... en hélicoptère ? Pour photographier les petites fleurs ?
- Le choix des dix photographes a montré, si besoin était, la diversité des talents et des moyens techniques utilisés pour faire des photos. Du petit compact Ixus à 300 Euros de Frank Horvat, au D3 de Gérard Vandystadt en passant par le Mark III de Michel Denis-Huot ou le Mamiya de Lagerfeld.
- Tous ont un point commun, la passion. La passion de créer en toute liberté et sans compromis.
Il suffisait d’écouter Zimbardo pour comprendre ce que tout cela veut dire.
Un regret, il n’y avait pas un seul photographe salarié. Dommage, mais significatif.
 
- Une belle performance de Didier de Faÿs et de son équipe (Éricka, Charlotte, Colin et Claude) grâce à qui j’ai tout vu.
Imaginez combien cela m ‘aurait coûté en hôtel et en resto pour suivre ces 4 jours de conférence car toutes méritaient d’être vues. Il a fait mieux que Public Sénat.
Faudrait arroser ça un jour. 








L’important, c’est la courbe  !

Un beau pied et une belle épaule de la courbe, d’un sein …
C’est ma nouvelle définition de la sensitométrie.

- Voilà des années que je vous bassine avec quelques notions de sensitométrie appliquées aux capteurs.
Pour faire plus court et plus clair afin de répondre à vos interrogations quant à l’intérêt des gros pixels, plus sensibles que les petits et donc aptes à recueillir plus d’informations visibles ou invisibles, je résume aujourd’hui la situation de la manière suivante:
- Tous les boîtiers pros Canon et Nikon sont capables de faire de très bonnes images.
- Il est incorrect de comparer  les fichiers issus de 2 boîtiers différents et d’en tirer des conclusions sur la colorimétrie, le piqué, etc …
- Il est incorrect de faire des comparaisons tout simplement parce que la qualité du fichier issue d’un même boîtier sera différente si on utilise un 135/2 ou un 70-200/2,8.
La restitution claire et nette des détails sera bien meilleure avec le premier. Donc, la qualité optique  de l’objectif est capitale.
- La notion de piqué est aussi fonction des réglages introduits dans l’appareil. Donc dire, comme je l’entends souvent que tel ou tel boîtier a un piqué fabuleux est tout simplement farfelu. On peut régler le contraste donc influer sur l’apparence du piqué. On peut régler l’accentuation, donc le piqué.
On peut régler, la balance des blancs, la saturation et donc la colorimétrie en général.
On peut donc tout régler si on travaille en JPEG.
Si on travaille en JPEG, l’application de ces différents réglages dans le boîtier, supprimera définitivement de nombreuses informations. Le fichier sera typé en fonction de ces réglages.
Si on travaille en RAW, ce que je conseille à tous les photographes non pressés, on aura un fichier composé de toutes les infos créées par le capteur. Le fichier sort vierge du boîtier (enfin presque).
- Bien entendu la qualité du capteur, ses dimensions et la taille des photosites, donc des pixels seront déterminants quant au nombre et à la qualité des informations recueillies.
La « profondeur d’échantillonnage » c’est à dire le nombre de bits par couche ou de niveaux et donc de nuances permettront des ajustements colorimétriques plus ou moins efficaces sans perte visible d’informations. Pour un fichier en 16 Bits du 5D Mark II on passe de 60MO en JPEG à 120MO en TIFF.
Passer de RAW en JPEG (ou TIFF) se fait en utilisant un logiciel fait pour cela. Le même fichier “dérawtisé” par 5 “dérawtiseurs” différents  sortira avec 5 colorimétries différentes, bruit différent, piqué différent.
- La compétence du photographe pour piloter le logiciel est capitale.
Et enfin l’imprimante, l’encre et le papier …..”foutront par terre” tout ce que l’on voyait à l’écran si ce dernier n’est pas correctement calibré et s’il ne permet pas de voir (grâce au profil de l’imprimante) ce qui va être réellement imprimé. Et là on perdra la moitié des nuances vues à l’écran.
Pas facile la chaîne graphique ... 

Donc que demander aujourd’hui à un appareil photo numérique en matière de beauté du fichier ?
Tout simplement de fabriquer un fichier qui contient le plus grand nombre possible d’informations dans les hautes et basses lumières. Elles peuvent être immédiatement visibles ou être rendues visibles par le logiciel.




Vous connaissez : “
tons clairs”, “tons foncés”.
On augmente l’exposition des zones sous exposées (en bas de la courbe).
On diminue l’exposition des zones surexposées (en haut de la courbe).
On fait apparaître ainsi un ciel « cramé » ou un porte jarretelles « bouché ». 





Pour conclure:  
Le fichier du 5DMarkII comme celui du 1DSMarkIII travaillé sous 16 bits pèse 120 MO.
Celui du D3X pèsera 142 MO. Cela oblige à un renouvellement du ou des ordinateurs avec des Bipro double cœurs et des Tonnes de RAM. Encore des sous.
Le poids du fichier sur la carte (30Mo pour le 5DMarkII) oblige a avoir des cartes ultra rapides et de grandes capacités. Encore des sous.
Vous voulez “dérawtiser” avec photoshop ? Vous serez obligé de faire la mise à jour en CS4, car CameraRaw 5, ne tourne que sur cette version, obligatoire pour le G10, le 5DMII et D3X. Encore des sous.
C’est là qu’on mesure le racket.

Ca y est, mon épouse a ramassé les feuilles. Elle va les faire bruler dès que le vent aura tourné vers le voisin.
Après elle tondra la pelouse. Je lui ai acheté une Honda thermique car avec une électrique elle aurait coupé le fil.
;-)

A Bientôt

Daniel

PS: Noir, le porte jarretelles, bien sûr.